Quand je n’ai pas les mots pour nommer ce qu’il se passe en moi, il y a juste un chaos plus ou moins intense de sensations indéterminées qui me traversent.
Quand je n’ai pas les mots pour nommer ces sensations, ce sont mes pensées qui s’en chargent.
Je vais davantage me mettre à juger ses sensations comme « envahissantes » ou « parasites » ou je vais me mettre à me juger moi-même comme « trop émotive » voire « dysfonctionnelle »
Quand je n’ai pas les mots pour prendre la responsabilité de ce que je ressens, je vais davantage attribuer la cause de ces ressentis à des facteurs extérieurs à moi : c’est la faute d’untel, des autres, du système si je vais mal … m’enlevant ainsi tout pouvoir de me rendre la vie belle.
Quand je n’ai pas les mots, je subis ces vagues qui me traversent sans pouvoir comprendre leur message (un peu comme si quelqu’un me disait quelque chose de super important dans une langue dont je ne comprenais rien).
Quand je n’ai pas les mots, je suis en mode réaction, réflexe de survie, pulsion contre moi, contre l’autre…
Nommer, c’est remettre de l’espace et de la conscience entre ce qui est perçu et ce qui perçoit.
Nommer, c’est rendre l’invisible visible, pour moi, pour les autres.
Avec les années, je parviens à peu près à savoir si cette tension intérieure qui s’agite dans mon ventre est plutôt de la tristesse ou de la colère mais est-ce de l’énervement ou de la contrariété, de l’agacement, de l’irritation, de l’exaspération ?
Alors comme un jeune enfant qui apprend le nom de choses qui l’entourent, je questionne. Et je vois si tel mot me rejoint plus qu’un autre. Car oui, les mots sont comme des clés vibratoires, ils nous touchent chacun d’une manière unique.
Et quand mon corps est rejoint, je le sens, ça fait comme un oui à l’intérieur, un soulagement, une détente délicate et subtile. Quelque chose est vu, reconnu et a alors moins besoin de crier pour se faire entendre.
Ensuite, à partir de mes sensations reconnues, je pourrai plus facilement aller ensuite à la rencontre de mes besoins précieux pour continuer mon voyage intérieur.
« Les frontières de mon langage sont les frontières de mon monde » Wittgenstein
Les mots nous servent à bâtir notre représentation du monde.
Si je veux entrer dans mon monde intérieur, il me faut des mots pour le conscientiser.
Si je veux pouvoir partager mon monde, il me faut des mots pour le donner à voir.
Si je veux rencontrer le monde des autres, les mots de nos ressentis sont des ponts précieux pour nous rejoindre par delà nos pensées.
Pour illustrer ce partage, je vous offre avec joie une petite liste de vocabulaire de nos émotions et ressentis en écriture inclusive.
Liste de vocabulaire de nos émotions, sentiments et ressentis en écriture inclusive
Bien sûr, cette liste est loin d’être exhaustive, mais elle m’est personnellement un précieux soutien au quotidien pour naviguer à l’intérieur de moi.
Et puis, si comme moi, les images vous parlent parfois davantage que les mots, n’hésitez pas à aller découvrir toutes les cartes des émotions et ressentis que j’ai illustrées dans notre boutique en version numérique ou déjà imprimé.
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Merci en tant qu’hypersensible je connais bien ce sentiment d’être submergé par les émotions. Accueillir ce qui est ! Merci pour ces mots prêtés ✨
C’est très difficile de comprendre les émotions et encore plus de mettre des mots dessus lorsque depuis sa naissance le mot d’ordre reçu était : tais toi, tu me dois la vie, etc… merci pour vos publications qui libèrent avec humour. Namaste