Non-violence ne veut pas dire passivité

Face à des situations violentes, faire le choix de la non-violence peut parfois paraitre incompréhensible pour certaines personnes.
La non-violence étant souvent confondue avec la passivité, l’acceptation de tout, le laisser faire, voire l’idée de « tendre l’autre joue ».

Pour moi, la Non-Violence est loin d’être une pratique passive. Elle demande au contraire de faire des choix concrets dans mes intentions et aussi dans mes actes.

En premier lieu, faire le choix de la non-violence passe par le discernement des mécanismes qui alimentent en moi la violence. Accueillir ma propre violence, en traduisant mes jugements à la lumière de ce qui est précieux pour moi : mes sentiments, mes besoins et aspirations.

Ensuite, poser l’intention de rester connectée à la Vie qui anime chaque être au delà de ses actes. Tout en restant au clair que chercher à se relier, ne veut pas dire pour autant tout accepter, excuser, approuver tous les actes en souriant béatement. Et si je ne suis pas en mesure de me relier avec empathie à la beauté de ce qui anime les autres êtres, c’est que j’ai moi-même besoin d’empathie pour ma douleur.

Incarner ce choix de la non-violence c’est donc parfois demander du soutien, de l’écoute à un tiers pour garder mon cœur ouvert.

Enfin, la non-violence, est parfois assimilée à un refus de l’utilisation de la force. Pourtant, recourir à la force pour éviter des dommages, des dangers est une manière de préserver la Vie . On distinguera donc « l’usage protecteur de la force qui a pour intention de protéger la vie, sans porter de jugement sur les personnes ou leur comportement et un usage répressif de la force qui a pour intention d’infliger suffisamment de souffrances aux individus pour qu’ils changent et se repentent de leurs actes perçus comme des méfaits ».

En cette période particulière, j’ai vraiment envie de croire Marshall Rosenberg, le père de la Communication Nonviolente qui disait :

« c’est par inconscience que les individus adoptent des comportement dangereux pour eux et pour les autres »

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« c’est par ignorance d’autres options possibles que les crises éclates »

À ma manière, à travers mes dessins j’ai envie de rendre visible ces autres options possibles.

J’ai espoir qu’en nous offrant mutuellement de l’inspiration et du soutien nous serons de plus en plus nombreux à expérimenter que c’est possible de voir tes besoins et mes besoins reconnus.

Et que oui, il existe d’autres options beaucoup plus nourrissantes et joyeuses que celle qui consiste à nourrir mes besoins aux dépens des tiens !

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Je crains que les personnes qui cherchent à transmettre la CNV soient plus occupées dans leur vie pratique à soigner leurs cursus de certifications et à en tirer des ressources pour eux même au point de ne pas s’apercevoir qu’ils ne favorisent la transmission de leur savoir qu’en des milieux privilégiés (aussi passifs, à leurs heures et pas forcément les plus prompts à contribuer au commun des mortels), et qu’ils se contentent de cette situation pour se préserver parce qu’elles craignent peut être de formuler quoique ce soit qui puisse être perçu, dans ces milieux, comme « une opinion » autrement dit, de « se mouiller » en se positionnant avec force par rapport aux faits extérieurs et à ce qui se passe dans le monde actuellement.

BREF j’aspire à du partage, de la spontanéité, de l’authenticité.

Je me sens découragée quand je constate que les gens qui s’emparent de la CNV se protègent derrière des opinions pseudo « évoluées » (par peur de faire face à des considérations qu’ils classent peut être automatiquement, selon leur schéma interprétatif, dans les « valeurs externes absolues »?)… Or c’est le monde dans lequel on vit, où des faits concrets opèrent, qui résultent de choix, et qui ont des effets/conséquences sur nos vies à tous.tes, et à propos desquels, j’espère, il est encore possible d’échanger nos points de vue particuliers de manière à contribuer à de la clarté.

BREF j’aspire à ce que la CNV ne devienne pas une méthode riche et confortable pour faire oublier aux gens que le monde continue de tourner pendant qu’ils se tripotent la conscience.

Rappelons que le mot « conscience »n’est pas différent des autres verbes modaux (absolus) que sont « savoir » « pouvoir » « vouloir » et qui ont été épinglés par Marshall R. comme faisant partie des concepts qui ont malheureusement la vie dure dans notre langage, et dont on pourrait aussi faire le deuil pour se faciliter la vie.) Si c’est pour nourrir un nouveau concept (la conscience) qui vienne remplacer la sainte »raison »dans les esprits des gens, j’ai bien peur que l’héritage de la CNV finisse en eau de boudin, parce que ceux.celles qui prétendent le transmettre oublient d’intervenir dans le monde réel, pour rester sur leur prudente réserve, et donc, passifs.ves.

BREF j’aspire à être pris en compte dans ce que j’apporte et aimerais que la CNV ne finisse pas, comme d’aucuns le prétendent déjà, dans les oubliettes d’un new age décomplexé mais inutile.

Je n’ai vu aucun.e formateur.trice s’exprimer de manière à favoriser la paix ou la clarté auprès de ceux/celles qui prétendent décider pour les autres et qui sont totalement en roue libre à l’heure actuelle: pourquoi? pourquoi pas aussi auprès des gens les moins fortunés (qui n’ont pas autant de moyens ni de soutien pour accéder à ces ressources « de formation » étonnamment de plus en plus coûteuses)?

BREF j’aspire à de l’équité, du respect et de la fluidité. J’aimerais aussi, sans doute, être rassurée.

Ceci faisant suite à la non prise en compte d’un précédent commentaire où je proposais un échange de point de vue, sur notre façon de voir le monde, compte tenu des faits actuels, me déçoit, et comme je me doute que tu les lis avant de les supprimer je te remercie néanmoins pour tes images, ton attention, car je vois bien que, conseillée, tu fais tout ce qui est dans tes moyens pour contribuer à ta mesure.

BREF je me sens déçue dans mon aspiration à une connexion (avec toi) et en même temps je t’aime quand même sans te connaitre parce que ce que tu fais me touche.

J’aime cultiver les doutes et la curiosité en moi, ce qui me permet d’avancer dans le monde sans croire, heureusement, que je suis « la toute conscience ». Reste que ta crainte (supposée, de la polémique?) me renvoie, moi, à des peurs très peu projectives en fait, très concrètes, car c’est en prenant en compte des faits observés dans le réel que je t’écris, des peurs fondées (et pas seulement nourris de mes seules observations, sentiments et besoins) concernant l’ostracisme qui s’opère autour des écrits de Marshall Rosenberg, dont on entend pas parler publiquement, alors qu’au même moment, les médias acclament en coeur les écrits morts-nés de types qui déliraient au siècle dernier en parlant de la paix sous l’emprise idéologique de régimes vraiment pas rigole rigole qui faisaient tout sauf favoriser l’inclusion, la paix, l’égalité.

BREF, j’aimerais contribuer à de la clarté.

J’espère que « la conscience » n’est pas devenue « un but en soi » pour ceux.celles qui prétendent la partager. Sans quoi des gourous s’empareront de la CNV, comme c’est déjà le cas, et on nous dressera avec ces nouveaux habits de langage dans une coercition encore plus âpre et auréolée de religieux non-sens qu’à l’heure actuelle.

Bon courage pour la suite et merci encore pour tes dessins. Je te souhaite de penser par toi même J’espère que tu vas bien, que tu es entourée. C’était ma manière de faire un usage protecteur de la force en ne validant pas béatement les « fuite en avant » (intellectuelles? j’ose à peine dire « non-vues? ») que je remarque.

Bises