CETTE ÉMOTION EST-ELLE LA MIENNE ?

On pense parfois, que l’on absorbe les émotions des autres parce que l’on serait trop emphatique. Pour moi, l’empathie et la contagion émotionnelle sont deux choses différentes.

La contagion émotionnelle, c’est notre capacité innée à se synchroniser aux émotions des autres.

Qui n’a pas été rempli de joie en entendant une enfant rire aux éclats ? Baillé devant quelqu’un qui baille ? Ressenti intérieurement le stress d’un proche qui devait passer un examen ? C’est ce que l’on appelle la contagion émotionnelle.

Dans les groupes d’animaux (dont les humains font partie), elle est un mécanisme inné lié à la survie du groupe. Elle permet notamment de transmettre rapidement l’information d’un danger à tout un groupe et donc d’augmenter la vitesse de réaction de chaque individu (qui ainsi réagit et se protège rapidement même si il n’a pas vu le danger).

La contagion émotionnelle permet également de se synchroniser dans les moments d’allégresse et renforce alors les liens d’appartenance entre individus (ce qui augmente aussi les chances de survie).

Ressentir les émotions d’autres personnes est un mécanisme instinctif et inconscient

Ressentir les émotions d’autres personnes est un mécanisme instinctif et inconscient. Difficile donc de ne pas se sentir tendu dans un environnement où il y a beaucoup de tension entre les gens par exemple, nous sommes câblés pour ça.

Le revers de la médaille, quand je suis tout entier en fusion avec de l’émotion de l’autre, c’est qu’elle m’affecte autant que l’autre. Je n’ai plus d’espace interne pour moi.

C’est comme si je vivais moi-même la situation à la même intensité que l’autre et dans cette posture, je ne peux plus être un soutien pour l’autre car tout mon être « brûle ». Ainsi, si cette intensité est trop forte, n’ayant pas de prise directe sur le stimulus, je vais souvent chercher des moyens pour éteindre le feu chez l’autre, solution immédiate pour qu’il diminue chez moi.

L’empathie c’est entendre ce que vit l’autre

L’empathie c’est entendre ce que vit l’autre, comprendre son point de vue, percevoir l’intensité ce qu’il se passe pour lui mais sans se l’approprier.

Ce qu’il vit peut me toucher, mais je ne suis pas affectée directement et je conserve de l’espace en moi pour accueillir pleinement le feu de l’expérience de l’autre sans chercher à minimiser, détourner, ou occulter sa souffrance.

L’autre a ainsi tout l’espace pour cheminer pleinement dans son flux émotionnel intérieur. Et lorsque on laisse le corps suivre son intelligence propre, on reconnecte naturellement à nos ressources et les choses nous apparaissent sous un nouveau jour.

Rester présent à ce que vit l’autre sans tomber dans l’abime avec lui (alors que notre corps est câblé pour se synchroniser) est un véritable choix conscient, auquel on peut s’entraîner et qui s’apprend.

L’empathie est une manière d’utiliser consciemment notre capacité instinctive à percevoir ce que vit l’autre.

En conclusion, je dirai que pour moi, la contagion émotionnelle est inévitable (elle fait partie de notre panoplie d’être ressentant), en revanche, la posture empathique est une manière d’utiliser consciemment notre capacité instinctive à percevoir ce que vit l’autre. Un pas de côté conscient, que je peux choisir de faire pour soutenir l’autre ou au service d’un lien authentique dans notre relation.

Et comme comme un dessin vaut souvent un long discours, voici cette différence illustrée.

Et vous, faites vous une différence entre contagion émotionnelle et empathie ?
Avec cœur,
Léti

Et pour ceux qui qui cherchent des ressources pour écouter avec empathie les émotions et besoins de leurs proches, voici quelques supports qui me servent au quotidien :

• un article sur les habitudes qui entravent l’empathie : https://apprentie-girafe.com/ecouter-vraiment/
• un théma illustré sur les émotions et les idées reçues que nous avons dessus : https://apprentie-girafe.com/emotions-et-ressentis/

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