« Tout jugement est l’expression tragique d’un besoin non satisfait. » 

Voilà une des enseignements de Marshall Rosenberg qui m’a le plus transformée lorsque j’ai découvert la CNV. 

Juger, critiquer, étiqueter, c’est habituellement la seule manière que l’on connaît pour parler de ce qu’il se passe en nous. Ce qui est tragique, c’est que cette manière de fonctionner, en figeant la réalité, nous coupe de notre pouvoir d’action.

En attribuant la cause de ma douleur à des caractéristiques intrinsèques et immuables de l’autre, je renonce à ma souveraineté.

Faut-il pour autant ne plus juger ? Pour moi, il ne s’agit pas de faire disparaître mes jugements. Il s’agit de m’en servir autrement. 

Plutôt que de les croire, je tente de les repérer pour aller voir de quels besoins précieux pour moi ils me parlent.

Ainsi, dans la conscience de mes besoins, je vais pouvoir poser des actions puissantes au service de mes besoins et dans ma zone d’influence.

Lorsque je pense « Il est égoïste ! », je peux m’arrêter et me demander : « De quoi ai-je besoin au fond ? ». Peut-être d’attention, de reconnaissance, d’échange authentique… 

Une fois mon besoin identifié, je peux alors réfléchir à une action concrète : en premier accueillir et reconnaître que ce que je ressens est légitime.

Puis, peut-être partager à la personne ce que j’aimerais vivre avec elle (plutôt que de la juger et lui reprocher son comportement), si j’en ai les moyens, dialoguer en incluant cette personne et ses besoins aussi et/ou prendre soin de mes besoins autrement, dans un autre lieu, un autre temps, avec d’autre gens… 

Cette approche me redonne de la liberté. Plutôt que d’attendre que l’autre change (et d’être frustrée si ce n’est pas le cas), je peux poser des actions à mon niveau, dans ma zone d’influence, faire des demandes et/ou chercher du soutien.

Chaque jugement sur quelqu’un est un appel à m’écouter sur ce qui est essentiel pour moi. Ainsi, plutôt que de mettre mon énergie à alimenter une image d’ennemi de l’autre, j’essaye d’utiliser mon énergie pour embellir ma vie.

Et vous, quel rapport avez-vous avec vos jugements ?

Léti

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