Quand l’autre ne parle pas la langue girafe ?

Comment faire quand l'autre ne parle pas la langue girafe ?
Je n’ai pas le pouvoir de changer ta façon de t’exprimer. Par contre, j’ai le pouvoir de choisir ma façon de t’écouter.

Pendant longtemps j’ai cru qu’il fallait que l’autre soit « girafe » aussi pour que la CNV ( Communication NonViolente ) puisse se vivre entre deux personnes. Si je n’arrivais pas à appliquer la CNV avec certaines personnes, c’était donc de leur faute. Ils étaient trop « chacal », trop dans le jugement, pas assez évolués… contrairement à moi qui pratiquait la Communication NonViolente. 😎

Avec le recul, ma vision est désormais différente. Il y a des dialogues plus ou moins ancrés dans la conscience des besoins, mais toute expression est « CNV » lorsqu’on l’écoute avec des oreilles girafes. 

Les oreilles Girafe écoutent la vie derrière les mots

Quand je n’arrive pas à être « girafe » avec certaines personnes, c’est souvent que j’oublie de mettre « vraiment » mes oreilles girafe vers l’autre : celles qui favorisent la connexion et le lien. Ces oreilles qui écoutent la vie derrière les mots. Qui entendent ce que vit l’autre, son expérience unique d’humain derrière les mots qu’il emploie.

Quand je me raconte que « lui vraiment, il est plein de chacals, il juge à tout va. Comment puis-je être en lien avec quelqu’un comme ça ! » je mets mon attention sur un endroit où il est très difficile de vivre le lien.

En effet, quand je m’arrête seulement aux mots : ses jugements, ses opinions, sans la vie derrière, mon cerveau ne peut s’empêcher de valider/invalider, adhérer/refuser les propos de l’autre ce qui crée en moi de la séparation et de la confrontation.

Alors que quand j’écoute la vie derrière tes mots, ce que tu vis dans ton cœur ( tes émotions, tes besoins et aspirations ), il m‘est beaucoup plus plus facile d’être touchée, de me reconnaître en toi, de te rejoindre dans cet espace d’humanité commune.

Et quand je n’arrive pas à « être girafe » ce n’est pas à cause de « ces gens qui ne parlent pas en CNV, de ces gens violents ou agressifs» , c’est juste que « quand je t’entends dire ce que tu dis, je suis tellement choquée, abasourdie que je n’arrive plus à entendre ce qui se vit en toi ». Ma capacité d’écoute, ma capacité à voir la beauté en toi est à sa limite. 

A cet endroit, je vais à nouveau avoir le choix :

Est ce que je rejette la faute sur toi ( t’es qu’un chacal ! ) ?
Est-ce que je rejette la faute sur moi ( je suis trop nulle comme girafe ) ?
Est-ce que je prends la responsabilité de mon bien être ? en accueillant mes émotions, mes besoins, en posant des actions ou en faisant des demandes pour m’aider à vivre ce que je veux vivre (voir l’article « ce qui m’aide à garder mon cœur ouvert » :  https://apprentie-girafe.com/garder-son-coeur-ouvert/).

Ce que je perçois comme violent ou non-violent, CNV ou pas CNV, ne me renseigne pas sur les choses, les gens, les paroles mais me parle de ma limite de l’instant à voir la beauté dans ces choses, ces gens, ces paroles. 

De la même manière que le soleil est toujours là même quand les nuages le cachent, cet espace d’humanité, au delà du bien et du mal, est lui aussi, toujours là si j’aspire à te rejoindre.

Et pour ceux qui cherchent des ressources pour se relier à nos émotions et besoins, voici quelques supports qui me servent au quotidien 🙂– Les cartes Girabitudes : ces habitudes qui pacifient les relations : https://apprentie-girafe.shop/produit/les-girabitudes/.

Avec cœur,
Léti

Besoin Chacal Colère Conflit Consentement Culpabilité Demande Empathie Girafe Gratitude Honte Jeux Outils CNV Jugement Écoute de soi Émotion

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3 Commentaires
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Kellya

Merci pour ce message tellement important. C’est vrai qu’on a toujours le choix de passer au delà du jugement de l’autre et de soi qui émergent instinctivement.